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Optimiser la gestion de groupe La densité et son influence sur le CV du poids vif

L’hétérogénéité est l’ennemi du producteur, en particulier l’éleveur de porcs qui recherche une régularité de poids pour optimiser sa gestion des groupes, notamment au niveau de l’alimentation ou pour mieux gérer les départs à l’abattoir. L’Inra et l’Université de Nancy ont souhaité en savoir plus sur les interactions influant sur le CV du poids vif de porcs évoluant dans des cases plus ou moins denses. Résultats.

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D’après Ludovic Brossard (Inra AgroCampusOuest), « l’absence
d’effet de la densité d’élevage dans notre étude pourrait
s’expliquer par une surface disponible par animal non limitante,
même dans les groupes de 20 animaux ». (© Terre-net Média)

De nombreuses études ont déjà montré que la croissance est sous influence de plusieurs facteurs, qu’ils soient liés aux caractéristiques même du groupe dans lequel évolue l’animal (distribution des poids, nombre d’animaux) ou à l’environnement qui l’entoure.

« Outre des facteurs d’élevage, les interactions sociales sont également un élément important contribuant à l’hétérogénéité de poids, via leurs conséquences sur le comportement alimentaire », soulignait Ludovic Brossard (Inra AgroCampusOuest) à l’occasion des Jrp à Paris.

Il était venu présenter une étude menée en partenariat entre l’Inra et Nancy-Université visant à comparer l’évolution du coefficient de variation (CV) du poids vif et du rang de poids des animaux d’une case, en fonction du CV du poids à la constitution du groupe et du nombre d’animaux dans le groupe. « Pour compléter cette étude, nous avons également suivi les relations sociales pour les relier à l’évolution des poids », précisait-il. 

Coefficient de variation et densité en comparaison

Pour mener à bien cet essai, 120 porcs ont été suivis entre 77 jours d’âge et 154 jours d’âge. Ces animaux ont été séparés en 4 groupes de porcs de poids moyen identique, avec 50 % de mâles castrés et 50 % de femelles, chaque groupe étant affecté à une case :

À noter que les 4 cases utilisées étaient d’une surface identique, les animaux ayant librement accès à l’eau et recevant à volonté un aliment standard durant toute la période d’étude.

Pas d’effet de la densité

Les mesures réalisées

- Le niveau d’ingestion pour chaque case était déterminé quotidiennement (quantité d’aliment ajoutée chaque matin via une calibration du volume d’aliment présent dans le nourrisseur).
- De plus, les animaux étaient pesés sans mise à jeun une fois par semaine.
- Enfin, le rang social de chaque animal a été évalué 2 semaines, 5 semaines et 10 semaines après le début de l’expérience par un test de compétition à l’auge permettant de calculer des indices de hiérarchie. Ces indices varient de 0 à 1, un indice élevé reflétant un rang social élevé, et inversement.

Malgré des densités d’élevages distinctes, cet essai n’a pas permis de mettre en évidence un effet notable de la densité sur les différents paramètres mesurés. « On note toutefois que le coefficient de variation du poids vif a diminué significativement au cours de l’expérience dans les groupes à CV initial élevé (21 %) alors qu'il est resté stable lorsque le CV initial est bas (7 %) », relevait Ludovic Brossard.

L’hypothèse avancée est « une réorganisation progressive de l’ordre des poids au cours de l’expérience. Il faut d’ailleurs noter que la réorganisation est d’autant plus forte que le CV initial est bas ».

La hiérarchie est maintenue

Autre information amenée par l’essai : les indices de hiérarchie obtenus dans les groupes n’ont pas été affectés par la densité d’élevage ni par le CV de poids initial.

« Nous ne relevons également pas de lien significatif entre les indices de hiérarchie et les changements de poids. »

D’après le spécialiste, « l’absence d’effet de la densité d’élevage dans notre étude pourrait s’expliquer par une surface disponible par animal non-limitante, même dans les groupes de 20 animaux ». En effet, la bibliographie fait état de baisse de performances, mais « avec des surfaces disponibles inférieures à 1 m²/porc ». Dans l’essai, ces surfaces étaient de 3,2 m²/porc pour la basse densité (10 animaux par case) et de 1,6 m²/porc pour la haute densité (20 animaux par case).

« Enfin, compte tenu de l’évolution des coefficients de variation de poids décrite dans cette étude, il parait important de s’intéresser à la variabilité du CV lors de la constitution des groupes. L’objectif derrière cet allotement serait d’optimiser les plans d’alimentation et la gestion des départs à l’abattoir », concluait Ludovic Brossard.

Pour aller plus loin

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.

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